Entre obligations légales et négociations possibles, comment peuvent se positionner fermiers et bailleurs face à une demande d’arrachage ?
Le
dispositif d’arrachage ouvert sur la plateforme de FranceAgriMer jusqu’au 13
novembre suscite de nombreuses interrogations pour les vignes exploitées en
fermage.
Il est important de rappeler qu’en l'absence de compromis entre le fermier et
le bailleur, il existe souvent peu de marge de manœuvre pour modifier
unilatéralement les conditions du bail, sauf en cas de faute de l'une des
parties. Légalement,
dans de nombreux cas, les baux stipulent que le preneur doit obtenir l'accord
du bailleur pour des modifications importantes comme l'arrachage, surtout si
cela modifie l'usage de la parcelle ou sa rentabilité à long terme.
Dès lors, le
bailleur doit être informé car l’arrachage d'une parcelle de vigne peut
affecter la valeur du bien et sa vocation agricole, des éléments qui concernent
directement le propriétaire.
- Si le bailleur accepte l’arrachage, cet accord doit être formalisé par
écrit afin de protéger le fermier.
- Si un bailleur refuse l’arrachage, le fermier ne peut pas le réaliser
sans son accord. La jurisprudence considère que le bailleur est propriétaire
des vignes, même si celles-ci ont été plantées par le fermier.
Ainsi, un fermier qui arrache des vignes sans l’accord de son propriétaire
s’expose à des risques.
Certains baux peuvent prévoir une dérogation à ce droit d’accession, mais cela
doit être clairement inscrit dans le bail et précisé que cette dérogation est
valable pour toutes les reconductions ultérieures.
Règlementation et
subventions : Dans certains cas, les arrachages de vignes peuvent être éligibles à des
subventions ou impliquent des démarches administratives particulières (par
exemple, via la plateforme PARCEL). Une convention peut également servir de
preuve d’accord en cas de demande d’aide publique ou d’autres obligations
administratives.
Il est donc recommandé
de formuler une convention peut éviter des conflits futurs : Même si le
bail n'exige pas spécifiquement une convention, rédiger un accord écrit permet
de clarifier les droits et obligations des deux parties. Cela peut inclure des
détails sur la prise en charge des coûts et les modalités de remise en état du
terrain, le cas échéant.
En résumé, même si la
convention d'arrachage n'est pas strictement obligatoire dans tous les cas,
elle est fortement recommandée pour assurer une relation claire et éviter les
malentendus avec votre bailleur. Les parties peuvent rédiger une convention personnalisée
pour préciser leurs accords sur l’arrachage, les obligations de remise en état
éventuelles, et le financement des travaux. Cela permet d’avoir un document
légalement valable pour les droits de chaque partie, même en l'absence d’un
formulaire Cerfa dédié.
Quelle solution lorsque le bailleur refuse l’arrachage de la totalité des
surfaces en CVI ?
Une solution consiste à trouver une fin de bail amiable, le bailleur accordant
congé amiablement au fermier pour mettre fin au bail sur ces parcelles. Une
résiliation amiable du bail peut intervenir à tout moment pendant sa durée, les
deux parties choisissant librement de mettre fin à leur contrat.
Puis il faut déposer une déclaration de modification de structure de sortie
auprès du service gestionnaire, sur papier libre ou en remplissant directement
le formulaire disponible sur le site des douanes,
accompagnée d’un justificatif de fin de bail.
Ce justificatif doit faire expressément référence au bail et mentionner les
parcelles à retirer du parcellaire de l’exploitant.
Les services de viticulture ont reçu pour consigne de traiter ces demandes en
priorité afin de mettre à jour le CVI avant le 7 novembre, permettant ainsi au
vigneron de déposer une demande d’arrachage total.
Cette demande ne portera alors que sur le parcellaire restant, mais permettra
d'être « prioritaire »
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