Le Congrès national de la viticulture d’AOC met l’intelligence artificielle à l’honneur

Modifié le 25/04/2025

Retour sur les temps forts du Congrès des vignerons d’appellation.

Le Congrès national de la viticulture d’AOC met l’intelligence artificielle à l’honneur

Accueilli par la Confédération des Vins de Liqueur en AOC, le 101ème Congrès de la CNAOC se tenait du 16 au 18 avril dernier à Royan. Cette ville, à l’architecture si iconique de l’après-guerre, était le parfait trait-d’union pour illustrer la thématique de ce Congrès des AOC, entre tradition et modernité. Pour faire face aux nombreux enjeux technique, la CNAOC a également renforcé sa collaboration avec l’IFV, assumant pleinement de positionner la durabilité au cœur de toutes ses réflexions.

Retour sur les temps forts du Congrès des vignerons d’appellation.

 

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Alors que Bruxelles lance un plan d’action pour stimuler l’usage de l’IA notamment en agriculture pour faire de l'UE « un leader mondial de l'intelligence artificielle », la CNAOC a consacré sa table ronde à  « l’IA » pour montrer et démontrer tout le potentiel de cet outil pour la viticulture.

« Le congrès 2025 se veut celui de la mutation de nos AOC pour mieux répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Peu d’entre nous sont sensibilisés au sujet alors que l’Intelligence Artificielle est partout autour de nous. Nos AOC doivent s’adapter à l’évolution des technologies, que ce soit à la vigne, à la bouteille ou encore dans nos ODG et Fédérations. » souligne Jérôme BAUER, Président de la Confédération des AOC, en ouverture du 101eme Congrès des AOC.

De son côté, Gilles BRIANCEAU, Directeur d’InnoVin et animateur de la table-ronde, a rappelé que « l’IA est déjà présente au quotidien et permet d’optimiser certaines tâches « administratives » ou récurrentes et semble particulièrement intéressante pour nos ODG. Mais sans Data (comprendre, « données »), il n’y a pas d’IA. Le défi majeur en viticulture sera de disposer de cette donnée ».

Autour de la table, plusieurs experts sont intervenus sur trois séquences :

-        L’IA et les applications amont « ODG » : on pourrait imaginer un outil pour répondre aux questions fréquentes des viticulteurs. » souligne Karine CAILLEAUX, Directrice de l’ODG de Blaye.

-        L’IA et les applications métier « production » : que ce soit Anne-Charlotte TIQUET, Directrice R&D de la Maison Boinaud ou Nathalie Toulon, Ingénieure Cheffe de projet à Bordeaux Sciences Agro, responsable du DigiLab et de la Chaire AgroTIC, toutes les deux ont pointé « les coûts inhérents à ces technologies et la complexité d’utilisation de ces outils sur le terrain. Il faut les apprivoiser, identifier les avantages et inconvénients. »


L’IA et les applications aval « commercialisation » : sur le plan marketing, l’utilisation de l’IA semble être d’un formidable intérêt que ce soit pour le vigneron ou les directions marketing : « L’IA peut être utilisée pour automatiser des contenus marketing sur les réseaux sociaux ou encore générer des étiquettes, des supports… » explique Damien MALEJACQ, Directeur Marketing des Vignerons de Tutiac.

Pour clôturer cette table ronde, la CNAOC a également invité une dizaine d’étudiants de la KEDGE Business School de Bordeaux à relever un défi dans le cadre d’un « IA-kathon » afin de montrer toutes les potentialités de l’IA sur le volet administratif et commercial (calendrier des obligations déclaratives automatisé ou génération d’une étiquette pour une nouvelle cuvée).

 

Si les thématiques présentées ont été différentes, les intervenants et l’audience ont unanimement demandé que la CNAOC s’empare de ce sujet pour développer des formations pour l’ensemble du réseau, une boîte à outils et plus encore…

 

UN PARTENARIAT QUI SE MATERIALISE AVEC L’INSTITUT FRANÇAIS DE LA VIGNE (IFV) POUR RENFORCER LES EXPERTISES SUR LE VOLET DURABILITE

Alors que le cadre législatif et réglementaire national et européen se resserre autour des questions liées à l’environnement et à la santé, les AOC et la viticulture en général doivent faire reconnaitre qu’elles sont au cœur de la durabilité environnementale, économique, sociale et culturelle. Montant en puissance via la création d’une Commission durabilité à la CNAOC, c’est tout naturellement qu’un rapprochement s’est opéré avec l’IFV pour traiter de sujets aussi divers que la stratégie changement climatique, les vignes en friches, les AMM ou encore l’arrêté pollinisateurs.

« Il y a une complémentarité entre l’expertise de l’IFV et l’action de la CNAOC qui peut permettre d’accélérer l’innovation dans les AOC » indique Bernard Angelras, Président de l’IFV.

« En intégrant les instances de l’IFV et vice-versa, nos deux structures mutualiseront les efforts, les compétences et le travail sur des dossiers très importants et de plus en plus nombreux sur le volet durabilité. Il est inacceptable que des produits nous soient retirés du jour au lendemain. L’expertise technique de l’IFV doit pouvoir nous aider à prouver que la voie de l’interdiction pure et simple n’est pas un remède efficace. » précise Jérôme BAUER qui préside l’équipe de France des AOC.

 

LES VINS DE LIQUEUR A L’HONNEUR TOUT AU LONG DE CES TROIS JOURS

De son côté, Philippe GUERIN, Représentant CNAOC pour les Vins de Liqueur en AOC a rappelé dans son mot d’introduction que « les vins de liqueur savent combien l’action de la CNAOC est indispensable, au quotidien, pour défendre les intérêts de nos filières. Epaulés par de grandes fédérations, nous souhaitons apporter notre pierre au travers de nos spécificités. Dans un contexte règlementaire mouvant, le combat syndical, au niveau national et européen, est devenu la pierre angulaire pour permettre la durabilité de nos appellations et maintenir l’identité culturelle de nos AOC. C’est par l’apport de chacune de nos fédérations que nous relèverons les défis de demain au travers de nos particularismes, soyons « singulièrement pluriels ».

Lors de son Assemblée générale du matin, la CNAOC est revenue sur les temps forts et les récentes victoires syndicales qui témoignent de la force du réseau des AOC : le dossier des transmissions, le parcours de la PPL Vignes en friche et les dossiers de simplification engagés avec l’administration.


Jérôme BAUER et Maxime TOUBART, Vice-Président de la CNAOC et de EFOW, sont également revenus sur les actualités européennes avec notamment la publication du « Paquet Vin » qui se veut prometteur pour nos Appellations avec des avancées concrètes et opérationnelles sur la régulation des plantations, les outils de crise, la transition agroécologique et la promotion. De son côté, Anthony BRUN, Vice-Président de la CNAOC, ainsi que Stéphane Gabard, Président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur ont échangé sur le contexte géopolitique très tendu pour la filière en répétant avec force la position nationale portée auprès de la Commission européenne pour mener à une position 0-0 (gagnante-gagnante).


source Cnaoc.