Retour sur les temps forts du Congrès des vignerons d’appellation.
Accueilli par la
Confédération des Vins de Liqueur en AOC, le 101ème Congrès de la
CNAOC se tenait du 16 au 18 avril dernier à Royan. Cette ville, à
l’architecture si iconique de l’après-guerre, était le parfait trait-d’union
pour illustrer la thématique de ce Congrès des AOC, entre tradition et
modernité. Pour faire face aux nombreux enjeux technique, la CNAOC a également renforcé
sa collaboration avec l’IFV, assumant pleinement de positionner la durabilité
au cœur de toutes ses réflexions.
Retour sur les temps
forts du Congrès des vignerons d’appellation.
Alors
que Bruxelles lance un plan d’action pour stimuler l’usage de l’IA
notamment en agriculture pour faire de l'UE « un leader mondial de
l'intelligence artificielle », la CNAOC a consacré sa table ronde à « l’IA » pour
montrer et démontrer tout le potentiel de cet outil pour la viticulture.
« Le
congrès 2025 se veut celui de la mutation de nos AOC pour mieux répondre aux
enjeux d’aujourd’hui et de demain. Peu d’entre nous sont sensibilisés au sujet
alors que l’Intelligence Artificielle est partout autour de nous. Nos AOC
doivent s’adapter à l’évolution des technologies, que ce soit à la vigne, à la
bouteille ou encore dans nos ODG et Fédérations. » souligne Jérôme
BAUER, Président de la Confédération des AOC, en ouverture du 101eme Congrès
des AOC.
De
son côté, Gilles BRIANCEAU, Directeur d’InnoVin et animateur de la
table-ronde, a rappelé que « l’IA est déjà présente au
quotidien et permet d’optimiser certaines tâches
« administratives » ou récurrentes et semble particulièrement
intéressante pour nos ODG. Mais sans Data (comprendre, « données »),
il n’y a pas d’IA. Le défi majeur en viticulture sera de disposer de cette
donnée ».
Autour de la table, plusieurs experts
sont intervenus sur trois séquences :
-
L’IA
et les applications amont « ODG » : on pourrait imaginer un
outil pour répondre aux questions fréquentes des viticulteurs. » souligne
Karine CAILLEAUX, Directrice de l’ODG de Blaye.
- L’IA et les applications métier « production » : que ce soit Anne-Charlotte TIQUET, Directrice R&D de la Maison Boinaud ou Nathalie Toulon, Ingénieure Cheffe de projet à Bordeaux Sciences Agro, responsable du DigiLab et de la Chaire AgroTIC, toutes les deux ont pointé « les coûts inhérents à ces technologies et la complexité d’utilisation de ces outils sur le terrain. Il faut les apprivoiser, identifier les avantages et inconvénients. »
L’IA et les applications aval « commercialisation » : sur le plan marketing, l’utilisation de l’IA semble être d’un formidable intérêt que ce soit pour le vigneron ou les directions marketing : « L’IA peut être utilisée pour automatiser des contenus marketing sur les réseaux sociaux ou encore générer des étiquettes, des supports… » explique Damien MALEJACQ, Directeur Marketing des Vignerons de Tutiac.
Pour clôturer cette table ronde, la
CNAOC a également invité une dizaine d’étudiants de la KEDGE Business School de
Bordeaux à relever un défi dans le cadre d’un
« IA-kathon » afin de montrer toutes les potentialités de l’IA
sur le volet administratif et commercial (calendrier des obligations
déclaratives automatisé ou génération d’une étiquette pour une nouvelle cuvée).
Si les thématiques présentées ont été
différentes, les intervenants et l’audience ont unanimement demandé que la
CNAOC s’empare de ce sujet pour développer des formations pour l’ensemble du
réseau, une boîte à outils et plus encore…
UN
PARTENARIAT QUI SE MATERIALISE AVEC L’INSTITUT FRANÇAIS DE LA VIGNE (IFV) POUR
RENFORCER LES EXPERTISES SUR LE VOLET DURABILITE
Alors
que le cadre législatif et réglementaire national et européen se resserre
autour des questions liées à l’environnement et à la santé, les AOC et la
viticulture en général doivent faire reconnaitre qu’elles sont au cœur de la
durabilité environnementale, économique, sociale et culturelle. Montant en
puissance via la création d’une Commission durabilité à la CNAOC, c’est tout
naturellement qu’un rapprochement s’est opéré avec l’IFV pour traiter de sujets
aussi divers que la stratégie changement climatique, les vignes en friches, les
AMM ou encore l’arrêté pollinisateurs.
« Il
y a une complémentarité entre l’expertise de l’IFV et l’action de la CNAOC qui
peut permettre d’accélérer l’innovation dans les AOC » indique
Bernard Angelras, Président de l’IFV.
« En
intégrant les instances de l’IFV et vice-versa, nos deux structures mutualiseront
les efforts, les compétences et le travail sur des dossiers très importants et
de plus en plus nombreux sur le volet durabilité. Il est inacceptable
que des produits nous soient retirés du jour au lendemain. L’expertise
technique de l’IFV doit pouvoir nous aider à prouver que la voie de
l’interdiction pure et simple n’est pas un remède efficace. » précise Jérôme BAUER qui préside
l’équipe de France des AOC.
LES
VINS DE LIQUEUR A L’HONNEUR TOUT AU LONG DE CES TROIS JOURS
De
son côté, Philippe GUERIN, Représentant CNAOC pour les Vins de Liqueur en
AOC a rappelé dans son mot d’introduction que « les vins de liqueur
savent combien l’action de la CNAOC est indispensable, au quotidien, pour
défendre les intérêts de nos filières. Epaulés par de grandes fédérations, nous
souhaitons apporter notre pierre au travers de nos spécificités. Dans un
contexte règlementaire mouvant, le combat syndical, au niveau national et
européen, est devenu la pierre angulaire pour permettre la durabilité de nos
appellations et maintenir l’identité culturelle de nos AOC. C’est par l’apport
de chacune de nos fédérations que nous relèverons les défis de demain au
travers de nos particularismes, soyons « singulièrement pluriels ».
Lors de son Assemblée générale du
matin, la CNAOC est revenue sur les temps forts et les récentes victoires
syndicales qui témoignent de la force du réseau des AOC : le dossier des
transmissions, le parcours de la PPL Vignes en friche et les dossiers de
simplification engagés avec l’administration.
Jérôme BAUER et Maxime TOUBART, Vice-Président de la CNAOC et de EFOW, sont également revenus sur les actualités européennes avec notamment la publication du « Paquet Vin » qui se veut prometteur pour nos Appellations avec des avancées concrètes et opérationnelles sur la régulation des plantations, les outils de crise, la transition agroécologique et la promotion. De son côté, Anthony BRUN, Vice-Président de la CNAOC, ainsi que Stéphane Gabard, Président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur ont échangé sur le contexte géopolitique très tendu pour la filière en répétant avec force la position nationale portée auprès de la Commission européenne pour mener à une position 0-0 (gagnante-gagnante).
source Cnaoc.