© Bernard Sorbier
Vignolis accompagne depuis 100 ans les oléiculteurs et les viticulteurs dans la transformation et la production de leurs vins. Aujourd’hui, c’est Anne Laurent qui a la charge de la direction de cette structure rassemblant trois AOC.
Dans cette décennie où les caves viticoles ont fleuri dans de nombreux villages de la région, c’est en 1923 que celle de Nyons voit le jour. En 1929, le gel modifie malheureusement le paysage géographique et économique. L’activité viticole voit le jour dans la même structure. Un destin envisageable dans une région où la polyculture est de mise, mais dont le gel a accéléré le processus. « Une grande partie des agriculteurs de la région possède à la fois des vignes et des oliviers, explique la directrice de la structure Vignolis Anne Laurent. Le temps que le bâtiment soit terminé, les premières ventes d’huile et d’olives ont dû se faire en 1925 et la première vinification en 1930. Les deux activités coexistent depuis cette époque. Dans la même entité, nous avons également Nyons fruits. Nous nous occupons de la collecte des cerises, abricots, prunes et coings et une autre coopérative s’occupe de la commercialisation. »
Trois AOC : l’huile, l’olive et le vin, dans une même coopérative
Une même structure rassemble, donc, quatre activités : les olives, l’huile d’olive, le vin et les fruits. Une véritable force pour Vignolis qui possède sur son lieu de vinification et son moulin, une boutique bien achalandée et très fréquentée toute l’année. Autre particularité, une boutique d’approvisionnement pour les engrais, les produits phytosanitaires... «Cela nous permet d’accompagner nos adhérents de la production à la commercialisation, reprend la directrice. Les vins que nous conditionnons, soit entre 10 et 15 % de la production, sont exclusivement vendus à la boutique. Pour le reste, nous vendons nos vins au Cellier des Dauphins chez qui nous sommes adhérents depuis la création de la structure de négoce à Tulette. Vignolis, c’est 180 tonnes d’huile d’olive, 900 tonnes d’olives de bouche qui partent au Japon, au Canada, en Allemagne, en Belgique... et 50 000 hectolitres de vin. »
Nyons est en Côtes du Rhône Villages depuis 2020
Il y a quelques dizaines d’années, la production de vin était montée jusqu’à 80 000 hectolitres. Aujourd’hui, sous la présidence de Serge Roux, de ses seize autres administrateurs et sous l’œil avisé du maître de chais Michaël Gras, les 300 adhérents viticulteurs (sur les 1 100 de l’ensemble de Vignolis) produisent 3 000 hectolitres de Côtes du Rhône Villages Nyons, 10 000 hectolitres de Coteaux des Baronnies, mais également du Cru Vinsobres. A quelques kilomètres de Nyons, sur la route de Gap, Vignolis possède une petite structure de vinification dans les communes des Pilles qui vinifie plutôt les Coteaux des Baronnies. Certes, comme les autres structures viticoles de la région, Vignolis subit de plein fouet la crise touchant la filière. Cependant, grâce à sa boutique disposant de nombreux produits du terroir en AOC élaborés sur place, dont ses vins de niche, elle parvient à résister à la crise et à la sinistrose. A l’extrême sud de la Drôme, le vignoble des Coteaux de Nyons fait partie des Côtes du Rhône qui bénéficie d’une relative fraîcheur. Certes la maîtrise des degrés est également l’une des préoccupations de l’équipe qui travaille à la vinification, mais les acidités se sont atténuées et les tanins se sont arrondis au fil des millésimes. Les plus curieux des palais doivent aller à la découverte de ces vins, à la fois très anciens... et très nouveaux. L’obtention de l'appellation CDRV avec NG de l’AOC Nyons a été obtenue en 2020.
Bernard Sorbier