Le 15 avril 2025, le directeur général de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), John Barker, a présenté le bilan annuel mondial du secteur vitivinicole, qualifiant l'année 2024 de « difficile ». Les données reflètent l'impact croissant du changement climatique et des facteurs socio-économiques qui poussent les consommateurs à adopter des habitudes plus « saines » et à réduire leurs achats de vin.
🍇La superficie mondiale des vignobles a continué à diminuer,
tombant à 7,1 millions d'hectares (-0,6 %), marquant ainsi la quatrième année
consécutive de baisse. L'UE-27 reste le leader mondial avec 3,2 millions
d'hectares, emmenée par l'Espagne, la France et l'Italie. Les vignobles se sont
développés en Inde (+4,5 % de croissance annuelle) et au Brésil, alors qu'ils
se sont contractés en Chine, aux États-Unis, en Argentine et au Chili.
👩🌾La production mondiale de vin (à
l'exclusion des jus et des moûts) a été estimée à 225,8 millions d'hectolitres,
soit une baisse de 4,8 % par rapport à 2023, année déjà historiquement basse.
L'UE a enregistré une baisse de 3,5 % en volume. L'Italie, premier producteur
mondial, a rebondi de 15 % (44,1 millions d'hectolitres), tandis que la France
a enregistré son pire résultat depuis 1957 (-23,5 %). Les États-Unis et la
Chine ont tous deux enregistré des baisses importantes (respectivement -17,2 %
et -17 %).
🍷La consommation mondiale de vin a atteint un niveau
historique de 214,2 millions d'hectolitres en 2024 (-3,3 % par rapport à 2023),
soit le niveau le plus bas depuis 1961. La Chine a connu la plus forte baisse
(-19,3 %), ainsi que des baisses au Canada, au Brésil, en Roumanie et dans
d'autres marchés matures. Les États-Unis sont restés le premier pays
consommateur malgré une baisse de 5,8 %. L'Italie a connu une légère croissance
(+0,1 %).
Malgré
l'affaiblissement de la demande, le commerce mondial du vin a bien résisté :
les volumes exportés sont restés pratiquement stables à -0,1 % (99,8 millions
d'hectolitres), et la valeur des exportations n'a baissé que de 0,3 % pour
atteindre 35,9 milliards d'euros. L'Italie est arrivée en tête en termes de
volume, tandis que la France a conservé sa position de leader en termes de
valeur, malgré une baisse de 2,4 %. L'indice d'internationalisation a atteint
47 % et le prix moyen à l'exportation était de 3,6 euros par litre.
M.
Barker a souligné que, malgré de nombreux indicateurs négatifs, il n'y a pas de
signes de crise structurelle. Parmi les éléments positifs, citons la forte
valeur des exportations, la poursuite de la tendance à la « premiumisation » et
la diversification de la consommation sur 195 marchés. La production et la
demande semblent équilibrées, sans offre excédentaire. À l'avenir, une baisse
prévue de l'inflation pourrait favoriser une reprise progressive de la
consommation.
Plus d’information : State of the World Vine and Wine Sector in 2024: adaptation & cooperation | OIV